Pour ce mois d’octobre, un peu particulier dirons-nous, un peu de poésie avec le très célèbre « Pour une Naissance sans violence« , du non moins célèbre Frédérick Leboyer.

Je l’ai lu il y a 10 ans, au cours de ma 1ère grossesse, quand je dévorais tous ces livres sur la naissance respectée. J’ai remis mon nez dedans il y a peu, pour me le remémorer.

Je me souvenais surtout de la poésie qui émanait de toutes ces pages. Avec cette relecture, j’ai été ravie de me rappeler encore une fois que ce livre a contribué à toute ma conscience de ce qu’est une Naissance Respectée.

Ecrit en 1974, il fut très controversé à sa parution. Il permet de constater de tout le chemin parcouru (on ne pend plus les nouveaux-nés par les pieds en leur mettant une claque sur les fesses à leur arrivée sur Terre… Ouf! ), tout en conservant un caractère (malheureusement) très actuel pour certaines pratiques, comme par exemple, le temps qu’on laisse aux bébés de naître…

Morceau choisi :

« Les oreilles, maintenant.

Est-il sourd, cet enfant?

Pas plus qu’un aveugle.

Quand il arrive au monde, il y a beau temps qu’il entend.

Il a déjà connu tant de bruits dans le corps de sa mère!

Les os qui craquent, les intestins qui borborygment,

et ce tambour grave, envoûtant qu’est le cœur.

Plus noble, plus grandiose,

rythmant encore ce rythme,

le ressac incessant, lancinant,

la grande houle

et parfois la tempête :

« sa » respiration.

Et puis, le verbe,

« sa » voix,

cette voix unique de par son timbre,

ses inflexions, ses humeurs, ses accents

dans lesquels est comme tissé l’enfant.

Et puis, les bruits du monde.

L’enfant connaît la voix de son père bien avant de l’avoir rencontré.

Quel grand concert!

Oui mais tout cela filtré, feutré, tempéré, amorti par les eaux.

Sorti de l’onde, comme le monde gronde!

Nos voix, nos cris, sont pour le malheureux, comme mille tonnerres.

Qui songe à parler bas dans une salle d’accouchement.

« Poussez! Mais poussez donc! »,

ces hurlements,

ce charretier qui encourage

l’attelage,

oui, cela doit charmer l’enfant. »