Il y a quelques jours, je suis tombée sur cette tribune, parue dans Libération, du 9 novembre 2020. Je l’ai lue, ça m’a parlé. Mais je ne souhaitais pas la partager, car je trouvais le ton un peu trop virulent. Et il ne me semblait pas pertinent, surtout en ce moment, d’en rajouter niveau anxiété. 
Sauf que juste après, j’ai reçu un mail d’un couple de parents que j’ai accompagné en portage il y a quelques semaines. La maman me faisait un retour sur la naissance de son fils, à Estaing, le samedi précédent.
Le port du masque a été imposé à la maman en présence du personnel.
Sauf que : on ne peut pas vous l’imposer! Ça, c’est la loi Kouchner de 2002 qui nous le dit.

Donc, que fait-on?

Déjà, on constate que depuis le début de la pandémie : 

  • ➕ de naissances par extraction, 
  • ➕ de déclenchements, 
  • ➕ de SSP et de DPP…

Toutes ces augmentations ne sont pas imputables au port du masque, mais en partie. Car comment mettre au monde nos bébés, sans respirer convenablement?

Une autre réflexion à avoir : l’incidence de l’obligation.

Comment se sentir en confiance avec une équipe qui nous impose cette pratique, alors qu’elle devrait nous demander notre consentement? Nous expliquer les conséquences et nous proposer des alternatives? (ici encore #loikouchner2002 ). Et l’on connait l’importance de se sentir en confiance lors d’un accouchement.
Attention, que je sois bien claire : il ne s’agit aucunement ici d’accuser les soignants de violences obstétricales. Ils font de leur mieux avec ce qu’ils ont! Et eux aussi ont des familles à protéger. Ils subissent également le système depuis des mois (des années même…) et sont pour beaucoup épuisés. MAIS on connait aussi les effets d’une naissance non-respectée sur la mère et l’enfant, à court et moyen terme.
Or, si le personnel soignant est suffisamment équipé, le risque pour eux est bien moindre. C’est donc bien au « système » d’équiper correctement les soignants, et non pas aux femmes et à leur bébé de faire l’impasse sur des conditions de naissance dignes et humaines.

Les solutions? Les alternatives?

  • bien préparer son projet de naissance en amont
  • discuter avec les équipes, rester dans le dialogue et la concertation (rôle essentiel de l’accompagnant )
  • se renseigner, s’informer : saviez-vous que dans le Puy-de-dôme, vous pouvez accoucher avec une sage-femme libérale, en plateau technique? Ou à domicile? Ou avec une seule SF hospitalière (uniquement à Thiers)?
  • prévoir une boite de masques ffp2 pour le jour de l’accouchement, à destination des soignants. Et oui, on en est rendu là, mais si ça peut « sauver » un accouchement…

Pour finir, vous trouverez ICI un communiqué de presse du gouvernement qui confirme le caractère non-obligatoire du port du masque.